Allaitement : quand ça ne coule pas de source

Vous êtes enceinte et vous aimeriez bien allaiter. Même si c’est un acte physiologique et complètement naturel, quelques difficultés peuvent survenir et compliquer l’allaitement. Rassurez-vous, dans la majorité des cas, il n’existe que des solutions et beaucoup d’idées fausses circulent sur l’allaitement au sein.

Demandez conseil à des femmes ayant déjà allaité et à des professionnels de santé compétents. Informez-vous et surtout faites-vous confiance.

Les faux problèmes et mythes sur l’allaitement

« Vais-je avoir assez de lait ? » ou « Mon lait n’est pas assez nourrissant… »

Le lait maternel est toujours doté de tout ce qu’il faut, il est exactement adapté aux besoins de votre bébé. Les réelles insuffisances de lactation sont rarissimes. On croit, à tort, manquer de lait car le bébé se met soudain à réclamer davantage : cela peut correspondre à une poussée de croissance, fréquente à environ 3 semaines, 6 semaines, 3 mois et 6 mois.

D’une manière générale, il faut laisser téter votre enfant aussi souvent qu’il le désire : la règle d’or est de l’allaiter dès les signes d’éveil et, si possible, sans attendre ses pleurs. Cela demande donc une grande disponibilité de la maman, y compris la nuit pendant les premiers mois. Plus il tète de façon efficace, plus vous fabriquez de lait.
Pensez-y : Les tisanes d’allaitement peuvent vous fournir un petit coup de pouce. Il en existe chez Weleda®, Picot®, Herbesan® ou Gifrer®.

  • « Je vais être trop fatiguée »
    Il est normal d’être fatiguée après une grossesse, un accouchement et un nouveau-né qui demande des soins constants. Avec l’allaitement, pas de biberon à nettoyer.
  • « Allaiter abime les seins, il paraît que ça fait mal… »
    C’est surtout la grossesse qui peut transformer les seins. Toute tétée douloureuse est anormale et peut être dû à une mauvaise position du bébé.

Même si les contre-indications sont rares, certains problèmes nécessitent un suivi médical sans être pour autant une cause d’arrêt d’allaitement.

La mastite : inflammation du sein

La mastite est une inflammation du sein avec ou sans infection, une partie du sein est rouge et douloureuse. Elle ressemble à un syndrome grippal avec fièvre, courbatures, maux de tête.

Elle est souvent due à une stagnation de lait. Outre le repos, il faut mettre le bébé au sein ou utiliser un tire-lait électrique. On peut effectuer des expressions manuelles fréquentes pour drainer le sein et éviter de freiner la lactation, en appliquant de la chaleur avant pour dilater les canaux et faciliter l’écoulement. Entre deux tétées, on peut mettre du froid pour réduire l’inflammation et utiliser des antalgiques (paracétamol ou ibuprofène). Des compresses Coldhot Maternity® du laboratoire 3M présentent l’avantage de pouvoir être réchauffées au bain marie ou refroidies au réfrigérateur.

L’état fiévreux n’interdit pas l’allaitement et s’il n’y a pas d’amélioration au bout de 48 heures, il est nécessaire de consulter.

Allaitement : quand ça ne coule pas de source

L’engorgement

L’engorgement peut se produire sur un ou deux seins. Il est douloureux, tendu et accompagné de rougeurs diffuses type œdème. Ce risque est important dans les premières semaines de vie de l’enfant, lors de la montée de lait. Il faut éviter un éventuel décalage entre la prise de lait du bébé et le lait produit par la mère. Il est important que les tétées soient fréquentes et actives.

Il est nécessaire d’assouplir l’aréole pour rendre possible la tétée : par expression manuelle ou à l’aide d’un tire-lait électrique. Certaines sages-femmes appliquent encore la fameuse feuille de choux pour diminuer l’œdème. Appliquer du froid soulage la douleur avec si besoin la prise d’anti-inflammatoires.

Les crevasses

Les crevasses sont loin d’être systématiques mais sont très douloureuses. Il y a risque d’infection et de saignements. Elles sont une grande cause d’arrêt d’allaitement. La douleur vive en début de tétée s’estompe légèrement ensuite.

Il faut revoir le positionnement du bébé lors de la tétée car les crevasses sont la plupart du temps dues à une mauvaise prise en bouche du sein par l’enfant. Il est alors utile de se faire conseiller par un professionnel de l’allaitement.

La crème à la lanoline purifiée (Lansinoh®) aide à la cicatrisation. Elle est à appliquer après chaque tétée et ne contre-indique en aucun cas l’allaitement. Des compresses imbibées de lait maternel à appliquer sur le mamelon sont aussi très efficaces et favorisent la cicatrisation.

Le réflexe d’éjection fort

Certaines mères ont un réflexe d’éjection de lait trop fort, qui dépasse les capacités de déglutition du bébé. Cela s’accompagne parfois par une hyper production de lait. Ces tétées sont très inconfortables pour l’enfant qui s’agite, s’étrangle souvent. Il faut privilégier les positions où l’enfant est au dessus de sa mère et éventuellement utiliser des bouts de sein.

Bien loin d’être systématiques, tous ces problèmes sont la plupart du temps vite solutionnés. L’allaitement engendre des moments et des contacts privilégiés entre la maman et son bébé. Même si l’OMS recommande 6 mois d’allaitement exclusif, allaiter juste quelque temps sera toujours bénéfique pour vous et votre bébé. Les circonstances ne l’autorisent malheureusement pas toujours, votre décision idéalement prise au cours de la grossesse et avec le papa sera de toute façon la meilleure.

Allaitement : quand ça ne coule pas de source

Quelques adresses utiles

1. réseau d’associations Solidarilait : www.solidarilait.org ;
2. Informations Pour l’Allaitement : www.info-allaitement.org ;
3. Allaite écoute du réseau OMBREL : permanence de 18h à 21 h : 03 20 44 62 47.

L'article Allaitement : quand ça ne coule pas de source est un conseil Groupement Calipharma.